La chirurgie est parfois la seule solution pour aider les patients à perdre du poids. Elle permet de restreindre l’absorption des aliments pour enclencher la perte de poids. C’est le cas notamment de l’anneau gastrique. Zoom sur cette intervention chirurgicale.
Principe et fonctionnement de l’anneau gastrique
La gastroplastie par anneau gastrique ajustable repose sur un principe simple mais ingénieux : réduire la capacité fonctionnelle de l’estomac pour favoriser une satiété précoce. Cette intervention de chirurgie bariatrique constitue une approche purement restrictive, sans modification de l’absorption des nutriments comme cela est expliqué sur Med Assistance.
Composition et dispositif médical
L’anneau gastrique se compose d’un tube gonflable en silicone souple que le chirurgien positionne autour de la partie supérieure de l’estomac. Ce dispositif médical est relié par une tubulure fine à un boitier sous-cutané, généralement placé au niveau de l’abdomen. Ce boitier permet d’ajuster la pression interne de l’anneau par injection ou retrait de sérum physiologique, offrant ainsi une personnalisation du traitement selon l’évolution du patient.
Une fois en place, l’anneau divise l’estomac en deux parties distinctes : une petite poche gastrique supérieure et une portion inférieure plus volumineuse. L’estomac prend alors la forme caractéristique d’un sablier, avec un passage calibré entre les deux compartiments.
Mécanisme d’action restrictif
Le fonctionnement de l’anneau gastrique repose exclusivement sur la restriction alimentaire. Lors des repas, la petite poche gastrique supérieure se remplit rapidement, déclenchant une sensation de satiété précoce. Les aliments progressent ensuite lentement vers la partie inférieure de l’estomac à travers l’orifice calibré par l’anneau.
| Technique | Type d’action | Réversibilité | Modification digestive |
| Anneau gastrique | Restrictive pure | Oui | Aucune |
| Sleeve gastrectomie | Restrictive | Non | Réduction hormonale |
| Bypass gastrique | Restrictive + malabsorptive | Techniquement possible | Court-circuit digestif |
Développement historique de la technique
La technique de l’anneau gastrique a été développée à la fin des années 1980 aux États-Unis et en Suède. Cette innovation représentait une avancée considérable par rapport aux premières interventions de chirurgie bariatrique, souvent plus invasives. La première procédure par coelioscopie a été réalisée en 1993 par le chirurgien belgo-éthiopien, marquant le début d’une ère nouvelle dans le traitement chirurgical de l’obésité.
Cette évolution vers la chirurgie mini-invasive a considérablement réduit les risques opératoires et amélioré le confort post-opératoire des patients. Aujourd’hui, l’anneau gastrique demeure une option thérapeutique de référence, particulièrement appréciée pour sa réversibilité et son ajustabilité.

Critères d’éligibilité et conditions requises
L’accès à l’anneau gastrique en France est strictement encadré par des critères médicaux précis établis par la Haute Autorité de Santé. Cette intervention ne peut être proposée qu’aux patients répondant à des conditions spécifiques, après évaluation complète de leur état de santé.
Critères d’indice de masse corporelle requis
Les conditions d’éligibilité reposent principalement sur l’IMC du patient. La pose d’un anneau gastrique est proposée aux personnes présentant un IMC supérieur à 40 kg/m², caractérisant une obésité morbide. Pour les patients ayant un IMC supérieur à 35 kg/m², l’intervention peut être envisagée en présence de comorbidités associées telles que le diabète de type 2, l’hypertension artérielle, le syndrome d’apnées du sommeil ou les maladies cardiovasculaires.
Outre le critère de l’IMC, pour pouvoir avoir un anneau gastrique, d’autres critères sont à respecter :
– Avoir tenté de perdre du poids sans succès grâce à un suivi diététique, une activité physique, une prise en charge psychologique… Si vous recherchez des conseils à ce sujet, retrouvez-les tous sur le blog Astuce santé.
– Ne présenter aucune contre-indication à la chirurgie ni à l’anesthésie générale. L’intervention est généralement réalisée sous cœlioscopie et dure une heure.
Évaluation pré-opératoire obligatoire
Le bilan pré-opératoire constitue une étape indispensable avant toute décision chirurgicale. Cette évaluation multidisciplinaire comprend :
- Un bilan nutritionnel approfondi avec un diététicien
- Une évaluation psychologique pour identifier les troubles du comportement alimentaire
- Un examen médical complet incluant analyses sanguines et explorations cardio-pulmonaires
- Une consultation avec le chirurgien spécialisé en chirurgie bariatrique
Suivi médical préalable et contre-indications
Un suivi médical de 6 à 12 mois est généralement exigé avant l’intervention. Les patients doivent démontrer l’échec des traitements non chirurgicaux préalables. L’âge d’éligibilité se situe entre 18 et 70 ans, avec des contre-indications psychologiques strictes excluant les troubles psychiatriques non stabilisés.

Déroulement de l’intervention chirurgicale
L’opération de pose d’un anneau gastrique constitue une procédure chirurgicale bien codifiée qui se déroule dans des conditions strictement contrôlées. Cette intervention, réalisée par un chirurgien spécialisé en chirurgie bariatrique, s’effectue selon un protocole précis garantissant la sécurité du patient.
Préparatifs et modalités d’hospitalisation
Le patient entre généralement le jour même de l’intervention, après avoir été contacté la veille pour définir son heure d’arrivée selon le programme opératoire. L’absorption d’un liquide sucré, comme du jus de pomme, reste autorisée jusqu’à deux heures avant l’opération. Les soins préopératoires comprennent une douche complète avec un savon habituel, la fourniture de bas anti-thrombose et l’administration d’une prémédication par antalgiques.
Déroulement technique de l’intervention chirurgicale
L’opération se déroule sous anesthésie générale et s’effectue habituellement par coelioscopie, technique mini-invasive nécessitant 4 à 5 petites incisions abdominales. La durée de l’intervention varie selon les antécédents du patient : 10 à 15 minutes pour un patient n’ayant jamais été opéré de l’estomac, mais peut s’étendre jusqu’à une heure chez les patients ayant déjà subi une intervention gastrique.
Les étapes techniques comprennent successivement la réalisation d’un passage en arrière de l’estomac sur sa partie haute, la mise en place de l’anneau autour de l’estomac par ce passage, l’insertion d’un tube de calibration avec un réservoir de 20 centimètres cubes, la fermeture de l’anneau sous ce réservoir créant la petite poche gastrique, puis la fixation définitive de l’anneau avec des fils pour éviter tout déplacement.
Sortie et suivi immédiat
À l’issue de l’intervention, le patient reste en salle de réveil environ une heure jusqu’à récupération complète. Le patient peut rentrer chez lui le soir même. L’anneau sera gonflé ultérieurement lors des consultations de suivi.

Résultats attendus et perte de poids
La pose d’un anneau gastrique génère des résultats de perte de poids mesurables et durables, sous réserve d’un engagement du patient dans le processus de transformation de ses habitudes alimentaires.
Performance de perte de poids documentée
Les études cliniques démontrent une PEP (perte d’excès de poids) moyenne de 45% avec l’anneau gastrique. Les patients perdent généralement entre 40 et 60% de l’excès de poids.
| Indicateur | Pourcentage |
| PEP moyenne | 45% |
Chronologie de la perte de poids
La perte de poids maximale s’obtient dans les deux premières années suivant l’intervention. La stabilisation pondérale intervient généralement entre 1 et 2 ans après la pose. Les ajustements réguliers via le boitier sous-cutané permettent de maintenir une perte de 2 à 3 kg par mois durant la phase active d’amaigrissement. L’adhésion aux nouvelles habitudes alimentaires détermine la pérennité des résultats obtenus.

La pose d’un anneau gastrique entraîne une perte de poids de 40 % à 60 % de son excédent de masse corporelle ce qui représente 25 kg par an en moyenne. La perte maximale s’effectue au cours des deux premières années avec 2 à 4 kg en moins par mois. Au bout de 5 ans, la perte pondérale est de l’ordre de 12 % avec une reprise de poids de 2,5 kg qui est inférieur à celle avec les autres chirurgies de l’obésité. Cependant, la méthode étant réversible, il faut faire attention à son alimentation tout au long de sa vie après l’intervention comme cela est rappelé sur ce site.
Complications possibles et gestion des risques
Bien que l’anneau gastrique présente un profil de sécurité favorable avec un taux de mortalité post-opératoire très faible (inférieur à 0,1%), cette intervention chirurgicale n’est pas dénuée de risques. Une distinction claire entre les complications précoces et tardives permet aux patients de mieux comprendre les enjeux de cette procédure bariatrique.
Complications opératoires et précoces
Les complications immédiates restent exceptionnelles pour les équipes expérimentées. La perforation gastrique, bien que redoutable, conduit généralement à l’arrêt de l’intervention. L’hémorragie locale et l’infection du site opératoire font partie des risques inhérents à toute chirurgie. L’intolérance alimentaire totale, liée à un excès de graisse péri-gastrique, nécessite parfois une hospitalisation prolongée mais cède habituellement sous traitement médical.
Complications tardives et défaillances techniques
Les complications à distance concernent principalement le glissement de l’anneau, dont le taux varie de 1,7% à plus de 10% selon le type d’anneau, pouvant provoquer une dilatation de la poche gastrique et nécessiter une intervention d’urgence. L’érosion gastrique, ou migration intra-gastrique de l’anneau, se manifeste par une reprise de poids inexpliquée. Les défaillances du boitier sous-cutané ou la rupture du cathéter de gonflage imposent une révision chirurgicale pour remplacer le matériel défaillant.
Signaux d’alarme et ajustements nécessaires
Certains symptômes doivent alerter les patients : vomissements persistants, douleurs abdominales intenses, impossibilité totale de s’alimenter ou reflux gastro-oesophagien sévère. Le chirurgien procède aux ajustements de pression selon les besoins : resserrage si la perte de poids stagne, desserrement en cas de vomissements ou de perte pondérale excessive (plus de 4 kg par mois). Cette surveillance régulière, tous les 6 mois pendant les deux premières années puis annuellement, garantit la sante des patients et l’efficacité du dispositif.

Prise en charge financière et aspects pratiques en France
En France, la prise en charge de la gastroplastie par anneau gastrique bénéficie d’un encadrement spécifique par l’assurance maladie. Cette intervention fait partie des 38 000 à 40 000 chirurgies bariatriques recensées annuellement depuis la pandémie de Covid-19, après avoir atteint un pic de 60 000 interventions en 2016.
Remboursement par la Sécurité sociale
La pose d’un anneau gastrique nécessite une demande d’entente préalable auprès de la caisse d’assurance maladie. Une fois l’accord obtenu, les frais d’intervention et d’hospitalisation sont intégralement remboursés par la Sécurité sociale. Cependant, les dépassements d’honoraires pratiqués par le chirurgien restent à la charge du patient et ne sont pas couverts par l’assurance maladie obligatoire.
Suivi médical et contrôles post-opératoires
Le suivi post-opératoire comprend des contrôles radiologiques réguliers et des consultations de réglage de l’anneau. Ce suivi nutritionnel à long terme reste indispensable pour optimiser les résultats de la gastroplastie.
Position thérapeutique de l’anneau gastrique
Comparé à la sleeve gastrectomie et au bypass gastrique, l’anneau gastrique ne représente plus que 2% des interventions de chirurgie bariatrique en 2021. Largement privilégié jusqu’en 2009, l’enthousiasme pour cette technique s’est éteint en raison de problèmes d’intolérance alimentaire, dysphagies, déplacements de l’anneau et perte de poids moins durable à long terme. La sleeve gastrectomie est devenue la technique restrictive prédominante depuis les années 2010.
